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XXI

LA FORÊT QUI PARLE

La forêt ! Le terrifiant royaume des coupeurs de bois !

J’ai quitté Abidjan à la recherche d’un chantier. On ne respire pas tout à fait à son aise dans cette Côte d’Ivoire. On dirait que l’on est sous une cloche, comme si les hommes demandaient à mûrir !

C’est beau, la forêt ; c’est beau vu de la route…

Entre Abidjan et Dabou, je trouverai mon affaire. Mais je ne suis pas du pays, je tâtonne. Des poteaux, en bordure, annoncent : « Tiama 57 ». Plus loin : « Mouchibanaye 80 ». Ma carte ne porte ni Tiama ni Mouchibanaye. Ce n’est qu’en lisant : « Acajou 47 » que j’ai compris qu’il s’agissait d’arbres et non de villes. Ce n’était là que le bristol des prospecteurs.

Où est le chantier ? Aucune amorce de Decauville. Je ne puis me lancer au hasard sur les pistes ; je m’égarerais, m’endormirais, et les fourmis manians, qui ne sont pas difficiles, me mangeraient !