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TERRE D’ÉBÈNE

— Ah yâ ! Ah yâ ! Ah yâ ! Yâ ! Yâ !

Un nègre accourait :

— Missié Matel ! criait-il, missié Matel, les abbatteurs faire couillons. Tiamé a parlé et eux foutu camp.

Pris de panique devant le gros arbre qui allait tomber, les hommes d’abatage avaient lâché la besogne.

— Ils vont écailler mon arbre ! Ah ! les s… Idiot !… cria-t-il au capita.

Le capita expliqua qu’il avait tapé sur les déserteurs de toutes ses forces, mais que, refusant de continuer, ils l’avaient insulté par sa mère.

Foulant l’humus, on se hâta vers le lieu du drame. L’arbre ne tenait que par lambeaux.

Le capita montra une direction et dit :

— Foutu camp pa là !

— On va les « coxer » ! fit le blanc.

Et voilà le blanc et son homme qui se jettent à toutes jambes à travers la forêt.

À ce moment, la tornade se déclencha. On allait en prendre pour une heure sur les épaules. Le blanc, s’étant ravisé, revint avec deux nouveaux abatteurs.

— C’est un arbre de trente tonnes. Il y a trois billes là-dedans, à huit cents francs la tonne. S’ils écaillent la base, c’est une bille de moins, huit mille francs perdus !