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TERRE D’ÉBÈNE

Il fallait bien se garder de lui dire bonjour !

Et l’on pénétra dans un salon particulier.

Le premier contact n’allait être, pour ainsi dire, que visuel. C’était la visite protocolaire.

— Comment va le pays ? lui demanda le gouverneur.

— Il va bien, très bien.

— Et ta santé, Zounan ?

— Je souhaite chaque soir qu’elle vaille la tienne.

On échangea quelques autres petits propos du même genre. Puis un boy passa les coupes de champagne. Le roi sortit un grand mouchoir, s’en voila le visage et, derrière ce paravent, il but. Quand il s’abreuve ou se nourrit, personne ne doit contempler la royale face. Son gosier était moins discret, de sorte qu’on l’entendait si l’on ne le voyait.

Il nous dit qu’il serait très honoré de nous recevoir en son domicile.

— Eh bien ! c’est entendu, Zounan, fit le gouverneur. Nous irons te voir demain matin à dix heures.

Une joie orgueilleuse éclaira son visage. On le reconduisit à son fiacre, et, cahotant, geignant, la vieille chose roulante s’éloigna, aux flambeaux.


Je descendis dans Porto-Novo. Aucune autre