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TERRE D’ÉBÈNE

Un moment passa :

— Voyez ! me dit-il, elle est encore toute dans ma pensée.

Quelque choce était écrit sur les briques, j’avançais la tête.

À ma Gabonaise
fit Rass, simplement. Il ajouta :

— J’aurais pu faire graver aussi : Esprit sans ombre, cœur sans mensonge.

L’Europe siffla son premier coup. Nous n’étions pas pour le Gabon mais pour le Congo. Je me redressai. Nous filâmes.

Au bas de la côte, à l’entrée du chemin conduisant à l’appontement, un nègre, en nous voyant, leva les bras et courut dans notre direction.

— Ah ! Zean, fit le nègre, s’arrêtant devant Rass.

— Mon petit Pierre, fit Rass, étreignant le nègre.

Le nègre expliqua qu’il avait su que l’Europe avait amené Rass et que depuis trois heures il le cherchait.

Je les laissai.

La chaloupe de retour s’impatientant, je criai :

— Eh ! Rass ! C’est l’heure.