Page:Londres - Terre d'ébène, 1929.djvu/231

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
229
TERRE D’ÉBÈNE

plaisir qu’on lui pourrait faire serait de le laisser en paix. Mais son cas illustre le drame. On va le voir.

Il est peu d’écrire que l’Afrique Équatoriale dormait. Elle ronflait. C’était un concert général de gorges et de narines ! La France était si loin que ses enfants pouvaient s’en payer sans crainte de la réveiller. Ce n’était pas une paix armée, mais une paix sonnante. On entendait du bruit, sans voir aucune agitation. C’était le grand tam-tam des sommeilleux !

M. Antonetti, reprenant le cri de M. Augagneur, lança : « Debout ! »

Alors chacun remua un membre, se frotta les yeux et, dans un demi-sommeil, se leva.

— On va faire le chemin de fer, continua M. Antonetti. M’avez-vous bien compris ?

Tout le monde dormant à moitié, personne n’avait compris.

Voyant cependant ses collaborateurs sur leurs pieds, M. Antonetti commanda : « En route ! »

Ce furent des somnambules qui obéirent !


L’Afrique Équatoriale Française est comme une maison dépourvue de tout, qui n’aurait que ses murs et rien à l’intérieur, ni mobilier, ni eau, ni gaz, quelques vieilles chaises cassées seulement. Quand