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TERRE D’ÉBÈNE

verture d’un kilo cinq cents grammes, une musette garnie d’une assiette, d’une cuiller, d’un paquet de thé ! Puis un savon et une serviette. Pour que la serviette n’échappât pas à vos regards, on ne la mit pas dans la musette, mais dessus. À sept heures du matin, ils prirent le train : wagon couvert. Frais et luisants, ils arrivèrent au kilomètre 92. Ils dormirent à Goma-Biolo. Le lendemain, petite étape de 26 kilomètres jusqu’à Mindouli. À Mindouli, deux jours de repos. Là, quatorze camionnettes attendaient. Chaque camionnette prit six nègres. Et le premier détachement, 84 hommes, partit à votre rencontre, chaque homme ayant reçu un repas froid : boîtes de pâté, sardines. Il ne leur manquait qu’une bouillotte sous les pieds et un bon cigare ! Il est vrai qu’ils fumaient le thé ! À quatre heures, ils arrivaient à Madingou, où un repas chaud, sous la surveillance d’une dame blanche, était préparé. C’est là, monsieur l’inspecteur général, que vous deviez les rencontrer.

Où étiez-vous ? Quel sentier aviez-vous emprunté ? Vous n’avez pas croisé la belle cavalcade. Le sergent tirailleur, qui en était le guide, en meurt de désespoir. Quatre jours après, il vous cherchait encore à la sortie du Mayombe. Il m’a pris pour vous ! Je le vois encore si joyeux, me tombant dessus, et m’appelant : mon grand commandant général !