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QUELQUES RÉFLEXIONS APRÈS LE VOYAGE

Le voyage est achevé.

L’intérêt de la France était-il que l’on épaissît les voiles qui nous cachaient encore ce pays ? Nous ne l’avons pas pensé. Les portes de notre empire noir devraient être grandement ouvertes à la curiosité de la métropole. On constate justement le contraire. On dirait que la vie coloniale a pour première nécessité celle de se dérouler en cachette, en tout cas hors des regards du pays protecteur. Celui qui a l’audace de regarder par-dessus le paravent commet un abominable sacrilège, aux dires des purs coloniaux. Les dirigeants de nos colonies veulent bien montrer « leur » pays à quelques citoyens, mais seulement à la lueur d’une lanterne sourde. Tout homme politique, tout voyageur de quelque importance sera précédé dans sa randonnée d’une dépêche circulaire où l’on ordonnera aux administrateurs de le bien faire manger et de ne rien lui dire.