Page:Londres - Terre d'ébène, 1929.djvu/264

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
262
TERRE D’ÉBÈNE

travaillé en Afrique noire. Nous avons fait quelque chose, que diable ! » Il ne manquerait plus que nous n’eussions rien fait !

Mais nous n’avons pas dépassé le minimum.

Pour bien juger, il est bon de procéder par comparaison. Ici les comparaisons ne sont pas en notre faveur. La France a travaillé beaucoup mieux dans ses autres colonies. Nous avons été grands au Maroc et en Indo-Chine. Sur la même terre, sous le même soleil, avec des indigènes qui n’étaient ni pires ni meilleurs que les nôtres, l’Angleterre et la Belgique ont fait œuvre importante. L’Afrique noire française est dans un état d’infériorité incontestable en face de l’Afrique noire anglaise et de l’Afrique noire des Belges. Infériorité au point de vue ports, navigation fluviale, chemin de fer, infériorité au point de vue du matériel, du confort et surtout des méthodes de travail. Aider à le cacher serait bercer de sa main un sommeil dangereux. Un coup de poing est par moment plus salutaire qu’une caresse.

Quel est le bilan de notre effort ?

Nous avons un port suffisamment outillé : Dakar. C’est le seul. Des colonies d’avenir comme la Côte d’Ivoire attendent encore le leur.

Nous avons cinq chemins de fer.

Au Sénégal : Dakar–Saint-Louis. Du Sénégal au Soudan : le Thiès–Niger. En Guinée : Cona-