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TERRE D’ÉBÈNE

Nous avons également, depuis quatre ans, planté des cacaoyers en Côte d’Ivoire.

Quelques usines par-ci par-là.

Partout ailleurs, sur tant de richesses cachées : le silence !


L’Afrique noire française dort.

La métropole a sa part de responsabilité dans ce sommeil. Les colonies, chez nous, ne sont pas à l’honneur. Il faut avoir un parent dans la « partie » pour être sûr que la Côte d’Ivoire ne donne pas sur l’océan Indien ! L’ignorance serait pardonnable, l’indifférence ne l’est pas.

Alors, la colonie vit toute seule. Elle se traîne comme elle peut le long des marigots. La France n’est jamais derrière ses administrateurs pour les féliciter quand ils font bien ou pour les encourager quand ils cherchent le vent. Un administrateur colonial est un enfant perdu. On ne pensera à lui que s’il est l’objet d’un trop gros scandale. Un député pousse-t-il un cri à la tribune de la Chambre, aussitôt son portrait flamboie sur les gazettes. Des gouverneurs dirigent depuis dix ans nos colonies et des ministres ne savent même pas leur nom !

Il faut marier la France avec ses colonies.

Alors tout changera.

Le recrutement pour l’armée donne des résultats douteux ? On examinera de nouveau le problème.