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TERRE D’ÉBÈNE

fuyaient à toutes jambes. Tu as traversé la Fe-rance (France), des fleurs à ton fusil. Le grand toubab des Fe-rançais a serré ta forte main. Tu es jeune, beau et puissant. Ta fiancée est pure comme une petite vache. Ton père est le plus grand chasseur de la race Bambara. Ta mère était vierge quand elle a connu ton père. Ta case est propre et jolie. Tes enfants parleront et marcheront plus vite que ceux de tous les autres. Tes femmes s’assoiront autour de toi et te regarderont fidèlement. Tu auras toujours de la nourriture plein ton ventre. Tu es grand, Mamadou, grand comme l’arbre du village. »

— Combien paye-t-il pour tout cela ? demandai-je.

— Il va nous le dire, fit l’interprète.

Et l’on s’avança.

— Toi combien donner au griot ?

— Moi casquer quarante francs.

— Alors tu n’as plus le sou, maintenant ?

Il répondit :

— Moi plus argent, mais beaucoup honneur !