Page:Londres - Terre d'ébène, 1929.djvu/5

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.


Voici donc un livre qui est une mauvaise action. Je n’ai plus le droit de l’ignorer. On me l’a dit. Même on me l’a redit.

On m’a également appris, à l’occasion de ce voyage en Afrique Noire, différentes autres choses : que j’étais un métis, un juif, un menteur, un saltimbanque, un bonhomme pas plus haut qu’une pomme, une canaille, un contempteur de l’œuvre française, un grippe-sous, un ramasseur de mégots, un petit persifleur, un voyou, un douteux agent d’affaires, un dingo, un ingrat, un vil feuilletoniste. Et quant au seul homme qui m’ait appelé maître, il désirait m’annoncer que j’étais plutôt chanteur qu’écrivain.

Tout ce qui porte un flambeau dans les journaux coloniaux est venu me chauffer la plante des pieds. On a lancé contre ma fugitive personne de définitives éditions spéciales. Les grands coloniaux du boulevard m’ont pourfendu de haut en