VIII
LES MÉTIS
« Qu’est-ce que trente-trois ans ? Je me retrouve comme si c’était d’hier… »
C’est un général au nom célèbre qui écrit cette lettre au commandant de Tombouctou.
« Je n’ai jamais cessé de penser à ce temps-là. Ah ! mon Soudan ! Qu’est devenue ma petite case près du fort Bonnier ? Où est ma mousso ? mon fils ? Il était si gracieux ! Il portait le nom de Robert. Il est un homme maintenant. Où est-il ? Je dois vous dire que j’ai toujours interrogé les camarades qui revenaient de là-bas ! Ils ne savaient rien de lui. Sa mère se nommait Aïssa, du village de Kabara. Son grand-père était un laptot. Je vous serais infiniment reconnaissant… »
Les métis !
Autre lettre d’un autre général :
« Vous vous souvenez qu’en 1904 j’ai enterré au cimetière de M…, près du fort, un enfant. Sur