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X

CHEZ LE DIEU DE LA BROUSSE (bis)

Et j’arrivai à Niafounké.

C’est un village comme ça, sur le Niger, quand on marche vers Tombouctou.

Un nègre, ramassé, costaud, en traînait un plus grand, par le poignet. Cela se passait au marché. Tous les cent mètres, les deux compères s’arrêtaient. Le costaud lâchait son homme et, levant les bras il se mettait à hurler, devant la foule assemblée.

L’autre, tête baissée, subissait l’apostrophe.

Ensuite, l’aboyeur le ressaisissait, le menait plus loin ; la séance recommençait.

Alors il passa un blanc, qui portait un vieux casque culotté, un de ces casques de broussard, qui racontent d’eux-mêmes les tornades, les hivernages, les tempêtes de sable, les coups de soleil et les attaques que, par en dessous, mène le cafard.

— Vous devez parler la langue, lui dis-je, que dit celui-là ?

— Il crie : « Ordre du commandant. » Voilà