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TERRE D’ÉBÈNE

— Il dit qu’il a été content.

Les deux notables regardèrent longuement la Peuhl.

— Qu’est-ce qu’ils pensent selon la coutume ?

— Ils pensent que, la femme étant jolie, cent francs ce n’est pas cher.

— Et le peigne ?

— Qu’il faut qu’il rende le peigne.

Le n’amant ne possédait pas un cauri !

— Je le sais bien, dit le mari, alors qu’il vienne travailler mon lougan pendant un mois.

— Tu acceptes ? demanda le commandant.

Le n’amant dit qu’il acceptait. Et ils repartirent tous les trois, gentiment.

L’affaire suivante était également celle d’un trio.

Cette fois le mari ne réclamait que trente francs.

— Allons ! vingt francs, fait le commandant.

— Toi comprendre, dit l’époux, mon femme c’est ma propriété. Quand ji prête un animal, on fatigue mon animal, on me donne indemnité. Mon femme est pareille mon animal : toi, comprendre, commandant ?

— Eh bien ! vingt-cinq francs !

— Non ! Trente francs.

Le n’amant intervint et lança :

— Quinze francs !

— La mousso reconnaît-elle le délit ?

— Elle reconnaît.