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ÉVANGÉLINE

Imprudente, et parfois légère en sa conduite.
Par un méchant fantôme avait été séduite.
Le fantôme venait, vers le déclin du jour,
Se cacher dans les pins qui voilaient le séjour
De Lilinau la vierge au front ceint de liane :
Et, lorsqu’elle passait le seuil de sa cabane,
De sa noire retraite il sortait pour la voir.
Il soupirait d’amour comme le vent du soir,
Et murmurait tout bas de bien tendres paroles.
Lilinau, se fiant à ces propos frivoles,
Rechercha sa présence et l’aima tendrement.
Chaque soir il venait vers elle constamment.
En caressant, un jour, ses verdoyantes plumes
Elle suivit son vol à travers bois et brumes.
On ne la revit plus. Sa tribu la chercha ;
Mais personne jamais, sans doute, n’approcha
Du gîte où l’enchanteur la retenait captive.
Toujours Évangéline écoutait, attentive,