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ÉVANGÉLINE

De sauvages coursiers qu’emporte le courroux,
Et d’agiles troupeaux de bisons au poil roux
Qui courent s’élancer, tout couverts de poussière,
Dans les vagues d’argent de la tiède rivière.


À l’aspect du fléau les malheureux captifs
Firent trembler les airs de leurs accents plaintifs :
— « Ils brûlent nos foyers ! Hélas quelle est leur rage !
« Nous ne reverrons plus notre joli village,
« Nos paisibles foyers, notre temple béni,
« Quand notre amer exil enfin sera fini ! »


Parmi les paysans dispersés sur la berge,
Étonnés et sans voix, le saint prêtre et la vierge
Regardaient la lueur qui grandissait toujours.
Assis à quelques pas, refusant tout secours,