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quefois les cerises n’en ont qu’une, et alors cette graine est roulée, sans doute parce qu’elle n’est point appuyée comme les autres lorsqu’elle est tendre. Ce café roulé est ordinairement plus estimé et vaut toujours plus cher que l’autre ; certaines gens même s’imaginent que ce sont deux variétés de café ; erreur, c’est la même plante qui les produit ; ils ne diffèrent que par la forme, et la cause de cette différence n’est qu’un accident ; ce n’est donc que parce qu’il est plus rare et moins répandu qu’on croit trouver dans le café roulé un goût plus délicat. La grosseur de ces graines précieuses varie selon la situation des lieux ; dans les hauteurs, elles sont plus grosses ; elles le sont moins dans les terrains bas.

Le cafier ne vient que de graines, cependant on ne le sème pas. J’ai dit ailleurs que les rats mangent avec avidité la pulpe de la cerise ; ils ne touchent pas aux graines, et quoiqu’on ait soin d’en ramasser autant qu’on le peut, il en reste toujours beaucoup que les herbes empêchent de voir ou que le temps ne permet pas de recueillir ; ces graines poussent et font au pied de chaque cafier une sorte de pépinière ; c’est là que les cultivateurs vont prendre le nouveau plant. À trois ans, le cafier commence à rapporter des fruits ; à cinq ans, il est dans toute sa