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Theodora.

Où allez-vous ?

Le Comte.

Je ne sais.

La Duchesse.

Adieu, Prospero.

Le Comte.

Adieu, Celia.

Theodora.

Il me laisse toute émue.

La Duchesse.

Hélas ! quelle fâcheuse aventure ! Le bonheur que j’entrevoyais, un moment me l’a ravi. — Rentrons, Theodora.



Scène II.

Une salle du palais.


Entrent L’INFANT, VALERIO et DEUX SOLDATS.
L’Infant.

Je m’abandonne en tout, Yalerio, à tes conseils. Le comte est entreprenant et hardi, et je ne doute pas qu’il ne vienne lui parler en secret, à une heure indue. Il tombera entre nos mains, et il aura le châtiment que mérite sa folie.

Valerio.

J’ai fait publier par un héraut, monseigneur, que votre désir et votre ordre sont que l’on coure sus au comte, et qu’à celui qui vous le livrera mort ou vif, vous donnerez les titres et les biens du traître. Vous pouvez compter, après cela, qu’on ne négligera rien pour le trouver. Mais il importe aussi de savoir si par hasard il écrit à Celia, et si elle lui répond. Pour cela, il faut que vous placiez des gardes aux environs de la demeure de la duchesse. À cet effet je vous ai choisi ces deux braves soldats qui sont dignes de toute votre confiance. Je suis sûr d’eux comme de moi-même.

Premier Soldat.

Oui, seigneur Valerio, placez-nous où il plaira au prince. Vos créatures dévouées seront des sentinelles vigilantes. Ni la nuit ni la fatigue, rien n’endormira nos courages.

Deuxième Soldat, à l’Infant.

Je vous garantis, monseigneur, qu’il n’y aura jamais eu de poste mieux gardé, et qu’avec le zèle que nous mettrons à vous servir en cette circonstance, vous parviendrez bientôt au comble de vos désirs.

L’Infant.

Je me confie à votre dévouement et à votre valeur, et je me charge de vous récompenser.