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Laurencia.

Marchez, le ciel vous protége. — (Appelant.) Venez, femmes de Fontovéjune, venez recouvrer votre honneur. Accourez, accourez toutes.


Entrent PASCALE, JACINTHE, et d’autres Femmes.
Pascale.

Qu’est ceci ? Pourquoi nous appelles-tu ?

Laurencia.

Ne voyez-vous pas qu’ils vont tous tuer Fernand Gomez, et que le vieillard et le jeune homme se précipitent avec une égale fureur ? Leur laisserons-nous l’honneur de cet exploit et le plaisir de la vengeance ? N’est-ce pas surtout nous autres femmes qui avons été outragées ?

Jacinthe.

Eh bien ! parle, que veux-tu faire ?

Laurencia.

Que toutes réunies nous montrions au monde comment nous vengeons notre honneur. — Jacinthe, l’outrage que tu as reçu m’engage à te confier le commandement d’une compagnie.

Jacinthe.

Celui dont tu as été victime n’est pas moindre.

Laurencia.

Pascale, tu porteras l’étendard.

Pascale.

Je serai digne d’un tel honneur, et je vais de ce pas préparer une bannière.

Laurencia.

Marchons, notre voile nous en servira.

Pascale.

Nommons un capitaine.

Laurencia.

C’est inutile.

Pascale.

Pourquoi ?

Laurencia.

C’est moi qui vous conduirai ; car je me sens la valeur du Cid.

Elles sortent.



Scène II.

Dans la maison du Commandeur.


Entrent LE COMMANDEUR, FLOREZ, ORTUÑO, CIMBRANOS, et FRONDOSO, les mains attachées.
Le Commandeur.

Pour mieux le punir, j’entends qu’il soit suspendu par la corde qui lui lie le bras.