Page:Lope de Vega - Théâtre traduction Damas-Hinard tome 2.djvu/157

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Le Juge.

Réponds, misérable ; qui a tué le commandeur ?

Mengo.

Ahie ! Je vais vous le dire, seigneur.

Le Juge, au bourreau.

Lâche un peu la main.

Frondoso.

Il va tout avouer.

Le Juge.

Laisse-le en repos.

Mengo.

Doucement ; je vais parler.

Le Juge.

Qui l’a tué ?

Mengo.

Seigneur, c’est Fontovéjune.

Le Juge.

A-t-on jamais vu pareille obstination ! Ils se rient de la douleur, et ceux sur qui l’on compte le plus sont ceux qui nient avec le plus d’audace. — Laisse-les, je suis fatigué.

Frondoso.

Ô Mengo ! que Dieu te récompense !… Tu m’as ôté toutes mes craintes.


Entrent MENGO, BARRILDO et ALONZO.
Barrildo.

Vive Mengo !

Alonzo.

C’est trop juste.

Barrildo.

Vive, vive Mengo !

Frondoso.

Tu as bien raison.

Mengo.

Ahie ! ahie[1] !

Barrildo.

Tiens, ami ; bois, mange.

Mengo.

Ahie ! qu’est ceci ?

Barrildo.

De la confiture de citron.

Mengo.

Ahie !

Frondoso.

Verse-lui à boire.

  1. Il y a dans le reste de cette scène un jeu de mots continuel sur ay (ah ! ahie ! interjection de douleur) et hay, que l’on écrit souvent de même (il y a, ou il y en a, ou y en a-t-il ? )