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LA BELLE AUX YEUX D’OR
PERSONNAGES.
DOROTHÉE, surnommée la Belle aux yeux d’or. |
DON ARIAS, courtisan. | ||||
MARCÈLE, dame. | |||||
THÉODORA, sa tante, vieille femme. | CHACON, | valets. | |||
LE ROI DON PÈDRE. | LÉONEL, | ||||
L’INFANT DON HENRI, | frères du roi |
ZULIM et ALI, maures. | |||
LE GRAND MAÎTRE DE SAINT-JACQUES, | UN ÉCUYER. | ||||
DON JUAN, cavalier. | INÈS, esclave. | ||||
LE XXIV[1], père de don Juan. | UN PAGE. | ||||
FÉLIX, père de Dorothée. | MUSICIENS, DOMESTIQUES. |
La scène est à Séville.
JOURNÉE PREMIÈRE.
Scène I.
À Séville, dans la rue des Armes.
DOROTHÉE et THÉODORA se montrent à un balcon.
Théodora.
On dit que l’infant don Henri va passer.
Dorothée.
Eh bien ! il faut, nous aussi, en témoigner notre joie. Faites tendre le tapis de soie devant la fenêtre. Il n’est pas beau ; il est loin de valoir ceux de nos voisins ; mais, enfin, il prouvera du moins notre bonne volonté.
Théodora.
Vite, Inès, tendez le tapis. — Mais voici l’infant, sans doute. — J’entends de la musique et des cris du côté de la porte royale.
Dorothée.
Est-ce que le roi vient aussi ?
Théodora.
Ils ne sont pas bien ensemble.
Dorothée.
Alors, je ne conseillerais pas à l’infant de rester à Séville. Le roi don Pèdre est si sévère !
Théodora.
Henri est un brillant chevalier. Le roi pourrait bien être jaloux de l’affection que lui témoignent chaque jour les peuples de Castille et d’Andalousie.
- ↑ On appelle à Séville un xxiv, l’un des vint-quatre régidors ou notables du corps municipal.