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Scène II.

Le jardin de l’Alcazar.


Entrent L’INFANT DON HENRI, LE GRAND MAÎTRE et DON ARIAS.
Henri.

Don Arias le sait mieux que personne.

Le grand Maître.

C’est un noble cavalier de Séville.

Don Arias.

Oui, prince, de toutes les merveilles de Séville, celle-là est la plus étonnante. Et cependant ces productions des climats les plus éloignés, que nous apporte le commerce, ces nombreux vaisseaux, cette mer immense que jamais l’ancre d’un navire n’a sondée… voilà de grandes choses !

Le grand Maître.

Mon cher don Arias, Henri ne vous demande pas tous ces détails qui rempliraient des volumes… Il veut savoir seulement quelles sont les dames les plus belles de Séville.

Don Arias.

Il me serait difficile de vous les énumérer ; mais je puis au moins vous en indiquer quelques-unes parmi celles qui ont eu le bonheur d’attirer aujourd’hui vos regards. — Celle qui était vêtue blanc et argent, c’est doña Hélène, pour laquelle une seconde Troie se ferait incendier.

Henri.

Son nom de famille ?

Don Arias.

Faxardo.

Henri.

Fort bien.

Don Arias.

Celle qui était vêtue or et gris, c’est doña Madelaine, aussi belle que la première, mais qui n’a point à faire pénitence. C’est une Ramirez.

Henri.

Elle est d’une rare beauté.

Don Arias.

Celle que vous avez vue bleu et or, c’est doña Angèle de Vargas… une autre Angélique pour qui une douzaine de Rolands sont perdus d’amour, mais à laquelle on ne connaît point de Médor.

Henri.

Elle est charmante.

Don Arias.

Je pourrais vous citer encore doña Léonor de Aquila, qui avait