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Le Roi.

A-t-on averti cette dame que je venais lui servir d’écuyer ?

Don Arias.

Au premier appel elle doit sortir.

Le Roi.

Eh bien, appelez-la.

Don Arias.

La voici.


Entre MARCÈLE.
Marcèle.

J’attendais le signal.

Don Arias.

Le roi en personne vous est venu chercher.

Marcèle.

Quoi ! sire, tant d’honneur !…

Le Roi.

Je devais cela à mon frère. Suivez-moi.

Don Juan.

Léonel… c’est le roi !… et cette femme, c’est Dorothée.

Léonel.

À quoi l’avez-vous reconnue ?

Don Juan.

À sa taille, à son costume, à mon malheur… Hélas ! quelle disgrâce !

Chacon.

Voulez-vous que nous tombions sur le roi et les princes à grands coups d’épée ?

Don Juan.

Tu proposes toujours des choses impossibles… Ah ! j’en mourrai… Bien fou qui peut compter sur la constance d’une femme. Mes amis, je retourne à Marcèle.

Léonel.

C’est bien dit. — Le galant doit être sorti à présent, et la place sera libre. Nous nous amuserons. Elle a deux femmes esclaves qui dansent à ravir.

Don Juan.

On ouvre.

Chacon.

On ne se couche ici qu’avec l’aube.


DOROTHÉE paraît au balcon.
Dorothée.

Qui va là ?

Don Juan.

Ma chère Marcèle… c’est moi… don Juan.