Page:Lope de Vega - Théâtre traduction Damas-Hinard tome 2.djvu/303

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Citron.

Non, monseigneur, n’insistez pas. C’est méconnaître son désintéressement. Elle ne peut pas accepter, surtout si elle savait…

Inès, à don Juan.

Je suis en retard. Veuillez me dire votre nom, et adieu.

Don Juan.

J’aurais voulu le taire ; mais je ne puis, ce serait une défiance injurieuse et une ingratitude. (Haut.) Je m’appelle don Juan d’Aguilar.

Inès.

Adieu donc, seigneur don Juan.

Citron.

Adieu, ma reine.

Inès.

Adieu, joli garçon.

Elle sort.
Citron, courant après Inès.

N’oubliez pas mon nom, je vous prie.

Don Juan.

Qu’est-ce que tout cela signifie ?

Citron.

Que vous êtes un mortel bien heureux.

Don Juan.

Le billet est charmant.

Citron.

Ravissant.

Don Juan.

Et je raffole déjà de cette femme.

Citron.

Bravo !… sans l’avoir vue ?

Don Juan.

Je l’ai vue.

Citron.

Où cela ?

Don Juan.

Dans mon imagination.

Citron.

Votre imagination pourrait bien vous abuser. — Ces témoignages de sympathie m’ont toujours été suspects. Donner de l’argent et cacher son nom… c’est mauvais signe.

Don Juan.

Pourquoi cela ?

Citron.

Je parierais que c’est quelque vieille femme.

Don Juan.

Tu crois ?