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ne nuit pas au bon droit ; et justice et faveur sont des mots qui vont bien ensemble.


Entrent UN ALGUAZIL, LE GREFFIER et DON FERNAND.
L’Alguazil.

Tous ces discours, monseigneur, sont inutiles. Puisque vous êtes innocent, vous devez vouloir tous les moyens d’établir la vérité.

Don Fernand.

Si l’on me manque d’égards, la cour n’est pas loin… Que la justice me traite comme elle le doit, que l’on me mette dans une tour.

Don Juan.

Qu’est ceci ?

Le Greffier.

Vous ne tarderez pas, seigneur, à le voir. — L’alcade mayor a ordonné que vous fussiez confronté avec ce cavalier. Le reconnaissez-vous pour celui qui a tué don Pèdre ?

Don Juan, à part.

Situation délicate !… c’est lui, je n’en puis douter ; mais ce serait une lâcheté que de le dire… Il s’est conduit en homme de cœur et d’honneur, et je ne dois pas le perdre. J’aime mieux rester en prison jusqu’à ce que l’on ait vu mon innocence.

Don Fernand, à part.

Il m’a reconnu… je suis perdu !

Don Juan.

J’ai regardé ce cavalier avec la plus grande attention ; ce n’est pas lui. L’autre était plus âgé ; il avait la barbe plus noire, le teint plus pâle. Vous pouvez remettre ce gentilhomme en liberté.

L’Alguazil.

Eh bien ! sortons. Je me réjouis fort que le seigneur don Fernand soit innocent.

Don Fernand, bas, à don Juan.

Dieu vous rende la liberté, seigneur cavalier, et qu’il donne à votre existence tout le bonheur que je souhaite et que vous méritez ; car je vois votre âme comme à travers un transparent cristal.

Don Juan, bas, à don Fernand.

Écoutez, de grâce, un seul mot.

Don Fernand, de même.

Que voulez-vous, seigneur ?

Don Juan, de même.

Une fois dehors, rappelez-vous, je vous prie, cette générosité qui m’a fait me sacrifier pour vous ; car, vive Dieu ! je suis sensible à ce qui vous arrive comme si nous fussions d’anciens amis. Vous le savez, je vous ai vu ; mais je ne devais pas vous reconnaître : il vaut mieux que les soupçons planent sur moi. Tout ce que je vous demande, c’est de vouloir bien avoir soin de certains papiers que j’a-