Page:Lope de Vega - Théâtre traduction Damas-Hinard tome 2.djvu/337

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Citron.

Eh bien, alors, de quoi allons-nous causer pendant que nos deux amoureux se content leurs secrets ?

Inès.

De mariage.

Citron.

Que veux-tu dire ?

Inès.

De notre mariage à tous deux.

Citron.

Non pas ! car j’ai pris des leçons d’un certain mien voisin qui, à la moindre petite querelle qu’il avait avec sa femme, la frappait avec sa pantoufle.

Inès.

Cela ne me ferait pas peur.

Citron.

Seulement il est bon d’observer que dans sa pantoufle il y avait un gros caillou.

Inès.

Alors je n’en suis plus.

Citron.

Je devais t’en avertir.


Entrent DON LOUIS, L’ALCAYDE, LE GREFFIER et DIONIS.
Léonarda.

Qui va là ?

Don Juan.

Couvrez-vous vite de votre mante.

Citron.

C’est don Louis.

Inès.

Que peut-il vouloir ?

Don Louis.

Bonne nouvelle, seigneur don Juan ; et je vous en demande mon étrenne.

Don Juan.

Malheureusement je ne puis vous offrir que mes remercîments.

Don Louis.

C’est assez pour moi. (Apercevant Léonarda et Inès.) Eh quoi ! des dames ici ?

Don Juan.

Oui, seigneur.

Don Louis.

Ne peut-on pas les voir ?

Don Juan.

Un moment, je vous prie ; c’est quelque chose de sérieux.