C’est bon à dire pour vous, mais pas pour moi.
Elle a de beaux yeux ?
Je n’ai pas encore eu le bonheur de les voir.
Moi, j’ai vu ceux d’Inès.
Puisque je vous trouve ici, madame, c’est à vous que je demande mon étrenne pour la mise en liberté de don Juan. (Léonarda étend vers lui la main, et, sans dire un mot, lui donne une bague.) Que me donnez-vous là ?… une bague, bon Dieu !… une bague avec un diamant ! — Eh bien, je l’accepte, tout en étant fâché d’un silence si peu bienveillant.
Vous les connaissez sans doute ?
Elles n’ont pas été fort gracieuses pour moi.
Quant à moi, je n’ai pas à me plaindre. Je veux périr de male mort si jusqu’à ce jour je les ai vues et si je sais leur nom.
Je vous crois. Mais venez, nous dînerons ensemble, puisque enfin vous voilà libre.
Moins que jamais, seigneur ; car me voilà votre esclave pour la vie.
Et moi votre ami dévoué. (Au Greffier.) Donnez à l’alcayde le mandat de sortie.
J’attendais le cadeau d’usage.
Le voilà. — Et pour l’alcayde, voilà une chaîne.
Vous enchaînez à jamais l’homme qui vous a gardé prisonnier.
Il n’y a pas de chaînes plus fortes que les chaînes d’or.
Eh bien, qu’en dis-tu ? Maintenant que j’ai vu, puis-je aimer ?
Maintenant, oui ; mais avant d’avoir vu, c’était une folie.