Qu’avez-vous à me dire ?
Comme je manquais d’argent, j’ai envoyé Tristan pour la vendre.
Pas si mal ! (Haut.) En effet, je l’ai portée dans la maison d’un certain cavalier.
Et quel prix vous en a-t-il donné ?
Il était sorti, et je l’ai laissée chez lui pour qu’il la voie.
Ce coquin-là me pénètre ; mais je les repêcherai plus tard. (À Lucindo.) Qu’il ne soit plus question de cela, mon amour. (Appelant.) Célia !
Madame ?
Arrivez donc.
Allons, ma chère vie, mangez un peu, de grâce. — Va, Célia, et apporte-moi ici mon pupitre. (Célia sort.) Mangez donc quelques friandises, ô maître de mon âme ! mangez, puisque vous êtes le seigneur de ce logis.
Que ces domestiques sont bien tenus !
Tristan ?
Seigneur ?
Tu t’abuses grandement à ne pas croire que cette dame soit une personne principale.
Jusqu’ici j’ai eu assez mauvaise opinion d’elle, j’en conviens ; mais je reconnais que j’ai eu tort, et je vous demande pardon de mes pensées.
Est-ce que vous ne buvez pas ?
Que l’on me donne à boire.
Ç’a été déjà assez imprudent à vous de manger.