Page:Lope de Vega - Théâtre traduction Damas-Hinard tome 2.djvu/50

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El faro di Micina
Vino moscatelo,
El monte Mongibelo
Formacho gratato,
E tutto lo Españolo
Fossino ammaçato,
Como triunfaria
Lo Chichiliano[1] !

Camilo, à Albano.

Ne voyez-vous pas que ce petit page se moque de vous ?

Albano.

Je lui ferai dire la vérité.

Fabio, à Bernardo.

Je meurs d’envie de rire.

Bernardo.

Dissimule encore un peu.

Fabio.

Parlé-je bien italien ?

Bernardo.

Tu le rends fou.

Albano, à Fabio.

Prenez cet écu, mon ami, et dites-moi…

Fabio.

Qué volété qué vi digué ?

Albano.

Cette personne-là n’est-elle pas une femme ?

Fabio.

Como qué !… qué volété faré ? Diavolo ! mon signore il serait ouna femme !

Albano.

Je sais qu’elle s’est habillée en homme.

Fabio.

Ne m’ennouyez pas, per Dio ! qué volété dé mon signore, pour vouloir qu’il soit ouna femme ?

Bernardo.

Qué ! mon signore ouna femme ?

Fabio.

Si.

Bernardo.

O Dio ! qué Espagnuolo !

Albano.

Finissez, petits drôles ; je pénètre votre malice.

  1. Voici la traduction de ces vers macaroniques, auxquels nous avons conservé l’orthographe de Lope : « Si toute la Sicile était un macaroni, le phare de Messine du vin muscat, le mont Gibel du fromage râpé, et que tous les Espagnols eussent été tués, comme il triompherait le Sicilien ! »