Page:Lorain - Tableau de l’instruction primaire en France.djvu/191

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temps précieux ? N’est-il pas plus urgent, plus convenable qu’ils nous aident dans nos travaux ? Encore, si l’on payait les instituteurs, peut-être nous déciderions-nous à leur fournir des élèves. » Et ces mêmes hommes qui regrettent 75 cent. pour un mois d’école, dépensent au cabaret, les dimanches et les fêtes, le double de cette somme. C’est qu’ils sont mal dirigés ; c’est que leurs préjugés ne sont pas convenablement combattus. Il est vrai que, jusqu’ici, ils n’ont pas eu d’instituteurs, ou que leurs instituteurs étaient mauvais et se conduisaient mal : mais il était impossible qu’il en fût autrement. Le régent de village était ordinairement l’homme ruiné, l’homme taré ; le curé le méprisait, les habitants ne l’estimaient pas. Il donnait ses leçons à vil prix, et l’enseignement et le maître étaient confondus et méprisés. De tous les cantons de l’arrondissement de Foix, le canton de Labartide-de-Seron est celui où l’enseignement primaire est le moins répandu.

Aube ; arr. de Troyes, cant. de Piney et de Lusigny. — Un homme qui a de la famille cherche, pour en alléger le poids, à en utiliser, le plus tôt possible, les jeunes membres.

Aube ; arr. de Troyes, cant. de Troyes. — Les parents préfèrent un très-mince produit pour eux, à l’avantage inappréciable d’avoir des enfants instruits. Cet obstacle au développement de l’instruction me semble presque insurmontable dans les campagnes ; j’ai pu me convaincre que bien peu de parents sont disposés à sacrifier un intérêt présent, quelque faible qu’il soit, au bonheur à venir de leurs enfants.

Meuse ; arr. de Commercy, cant. de Saint-Mihiel. — Ce n’est pas des enfants que vient le mauvais vouloir ; nous avons remarqué avec un sentiment de satisfaction, que tous sont animés du désir d’apprendre.

Aveyron ; arr. de Rhodez, cant. de Marcillac. — Marcillac est, de tous les cantons de l’arrondissement de Rhodez, celui où l’instruction primaire laisse le moins à désirer. Comme le sol y est en général bon, les communes sont moins étendues qu’ailleurs.

Pas-de-Calais ; arr. de Béthune, cant. de Cardin. — La classe indigente, surtout, se décide difficilement à envoyer ses enfants aux écoles publiques. MM. les maires sont affligés de cette insouciance des parents, et cherchent tous les moyens possibles d’y remédier. Dans presque toutes les communes, ils sont décidés à priver des secours ordinaires, des familles indigentes dont les enfants ne fréquenteraient pas les écoles. Mais il est à craindre que ces mesures ne produisent pas l’effet que l’on en attend ; car, à peine les enfants des deux sexes sont-ils âgés de sept ans, qu’on les occupe à broder le tulle, ce qui leur rapporte 40 à 50 cent. par jour, somme bien supérieure à ce qui peut leur revenir des distributions du bureau de bienfaisance.