Page:Lorain - Tableau de l’instruction primaire en France.djvu/193

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peu favorable à l’enseignement ; presque tous les habitants sont bonnetiers et attachent peu d’importance à l’éducation ; aussi, a-t-on été obligé de baisser les prix mensuels qui ne sont plus aujourd’hui que de 8 sous, 10 sous, 12 et 15 sous.

Aveyron ; arr. de Millau, cant. de Salles-Curan. — On a à déplorer, dans ce canton, l’insouciance des pères de famille pour l’éducation de leurs enfants.

Bouches-du-Rhône ; arr. de Marseille, cant. de Roquevaire, la Ciotat et Aubagne. — L’état de l’instruction primaire, dans les trois cantons de Roquevaire, de la Ciotat et d’Aubagne, est loin d’être satisfaisant, sous le rapport du nombre des enfants qui fréquentent les écoles, comme sous celui de la capacité des maîtres. Dès l’âge de douze ans, les enfants sont employés aux travaux de la campagne, ou à ceux des mines de charbon. Ceux qui vont à l’école ne s’y rendent que pendant quelques heures de la journée, et font de longues et de fréquentes absences.

Les parents, presque tous cultivateurs, montrent en général une complète indifférence pour l’éducation de leurs enfants.

Charente-Inférieure ; arr. de Rochefort. — Souvent, près des deux tiers ne fréquentent pas et n’ont jamais fréquenté les écoles. Indépendamment des difficultés matérielles, l’indifférence des familles conduit à ce triste résultat.

Drôme ; arr. de Montélimart, cant. de Grignan et de Marsanne. — Plus on s’éloigne du Rhône et des populations industrielles, plus on trouve de négligence dans les parents et de mollesse dans les enfants.

Eure ; arr. d’Andelys — Manque absolu de matériel (tables, bancs) et d’objets d’enseignement (livres, tableaux). Ignorance des bonnes méthodes, dénûment de tous les maîtres et incapacité du plus grand nombre, insouciance des parents ; enfin, défaut de surveillance et d’impulsion municipale.

Gers ; arr. d’Auch, cant. d’Auch. — Ainsi, sous le rapport du matériel, les salles d’école sont presque partout basses, étroites, mal aérées ; les murs en sont nus et malpropres, et il est peu d’endroits où l’instituteur ait eu le soin de déguiser cette nudité par des tableaux de lecture, des modèles d’écriture, ou de dessin linéaire ; les élèves sont placés autour de tables de formes diverses, en regard les uns des autres, hors de la portée de l’œil du maître, qui n’a ni bureau ni place particulière qui le distingue d’eux.

Il n’y a pas une seule commune rurale du canton d’Auch dans laquelle il y ait un local affecté spécialement à une école ou au logement de l’instituteur qui la dirige. Il n’y en a que deux où l’instituteur communal ait un traitement fixe, encore ce traitement est-il très-modique. Nulle part, l’instruction primaire n’a été, de la part de l’administration locale, l’objet de cette sollicitude que réclame néanmoins son importance. L’instituteur, jusqu’à présent obli-