Page:Lorain - Tableau de l’instruction primaire en France.djvu/213

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Aube ; arr. de Troyes, cant. de Troyes. — Dans les communes que j’ai visitées et qui sont toutes agricoles, les parents envoient leurs enfants aux écoles pendant deux, trois ou quatre mois au plus chaque année ; et aussitôt que la bonne saison approche, ils les occupent au travail des champs.

Aveyron ; arr. de Millau, cant. de Millau. — Les pères de famille occupent leurs enfants, dès l’âge le plus tendre, aux travaux des champs ; à peine leur laissent-ils trois mois de l’année, et ce, pendant quatre ans au plus, pour aller à l’école ; le plus souvent encore ce n’est qu’une fois par jour, dans la saison rigoureuse de l’hiver.

Cantal ; arr. de Saint-Flour, cant. de Saint-Flour. — On ne peut parcourir les communes qui environnent Saint-Flour, sans être douloureusement affecté du triste état dans lequel languit l’enseignement primaire. Les instituteurs y sont rares, pauvres, mal rétribués, assez zélés et assez capables, mais étrangers à toute méthode. Les pères de famille ne sont pas toujours à même de fournir à leurs enfants les livres nécessaires. Les écoles ne sont fréquentées que trois ou quatre mois, les plus rigoureux de l’hiver. L’enseignement se borne bien souvent à la récitation du catéchisme, parce que les parents n’envoient ordinairement leurs enfants à l’école que pour les préparer à la première communion, et les envoient ensuite, pendant l’hiver, exercer dans d’autres départements divers genres d’industrie.

Charente-Inférieure ; arr. de Jonzac. — Les mois de novembre, décembre, janvier et février, sont presque les seuls où les campagnards paraissent dans les écoles.

Charente-Inférieure ; arr. de Saintes. — Un des plus grands obstacles aux progrès des enfants, obstacle auquel je ne connais pas de remède, et qui rendra long-temps infructueux tous les efforts du gouvernement, c’est que dans toutes les communes des huit cantons que je viens de parcourir, les enfants ne fréquentent l’école que pendant trois mois de l’année, et encore avec bien peu d’exactitude.

Marne ; arr. d’Épernay, cant. d’Épernay. — Ici, les écoles ne sont ouvertes que l’hiver ; le mauvais temps, la difficulté des chemins, et le voisinage des forêts remplies de bêtes sauvages, retiennent trop souvent les enfants à la maison paternelle, pour que leur instruction soit suivie et profitable. On ne voit guère quels seraient les moyens de remédier à cet inconvénient.

Ariège ; arr. de Foix, cant. d’Ax et des Cabannes. — Cette partie du département, habitée par des populations actives et pleines d’énergie, est cependant en proie à l’ignorance ; à l’exception des petites villes et des villages situés sur les bords de l’Ariège, et traversés par des routes royales ou départementales, les habitants de ces mon-