Page:Lorain - Tableau de l’instruction primaire en France.djvu/220

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mône pendant l’été, ou servent de manœuvres à leurs parents, presque tous maçons. Ils rentrent, pour passer l’hiver, dans leurs familles, ayant contracté de mauvaises habitudes ; ils présentent de tristes dispositions et opposent de graves difficultés à l’effet de l’enseignement.

Basses-Pyrénées ; arr. de Mauléon, cant. de Saint-Étienne de Baigorry. — Une ignorance et une grande apathie régnent sur les frontières d’Espagne. Presque tous les habitants sont bergers, et les pauvres enfants sont destinés jeunes, immédiatement auprès leur première communion, à garder les troupeaux, sur les montagnes. Il faudrait, pour le pays basque, des lois exceptionnelles, des lois qui forçassent les parents à envoyer leurs enfants à l’école, ainsi qu’il en existe une dans la vallée d’Ahelcoa, première province basque espagnole. Les jeunes gens y sont déclarés inaptes à toutes les fonctions civiles et militaires, s’ils n’apprennent l’espagnol par principes, et s’ils ne savent lire, écrire et chiffrer. Aussi, tous les Espagnols de la plus basse classe savent-ils écrire et calculer. On trouvera étrange de proposer pour modèle d’émulation et de philosophie la nation Espagnole ; néanmoins, ils en ont beaucoup plus que nos frontières françaises pour ce qui regarde la langue et l’enseignement primaire.

Pyrénées-Orientales ; arr. de Céret, comm. de ...... — Population de 1200 habitants, peu maniable, opiniâtre dans l’ignorance. Élèves sans éducation, sans affection pour leur maître, sans respect pour les étrangers, comme pour le maire ou le curé. C’est sans contredit la commune où l’instruction rencontre le plus d’obstacles.

Charente-Inférieure ; arr. de Marennes. — Ce n’est pas par erreur que j’ai indiqué plus d’élèves en été qu’en hiver dans les cantons du Château et de Saint-Pierre d’Oléron ; cette exception à la règle générale provient de ce que la population de l’île d’Oléron n’est essentiellement adonnée ni à l’agriculture, ni à l’éducation des bestiaux, et qu’en été les chemins sont plus praticables qu’en hiver.

Ardennes ; arr. de Rocroy, cant. de Rumigny.— Il est vrai que ces instituteurs, ou nés dans la commune, ou s’y étant mariés, ont presque tous un petit bien à faire valoir, et ils s’en occupent en été. Mais alors l’enseignement n’est pas leur unique affaire, et ils n’ont pas le temps de soigner leur instruction.

Meuse ; arr. de Commercy, cant. de Pierrefitte. — En général, les maîtres nous paraissent peu zélés ; ils semblent impatiemment attendre l’arrivée du mois de mars pour quitter l’école et se livrer à la culture