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99 (Voy. 97).

Jura ; arr. de Poligny, cant. d’Arbois. — Les habitants sont presque indifférents pour l’instruction de leurs enfants, qu’ils emploient dans le plus Las âge à colporter des fruits, de l’huile, du vin dans les montagnes.

101 (Voy. 94).

Aisne ; arr. de Vervins, cant. de Vervins. — Je dois faire connaître ici que presque partout, il y a dans le canton une industrie particulière. Ici, la vannerie ; là, le tissage ; plus loin, les bêtes à corne (fromages, etc.) ; autre part, la broderie ; enfin le tricotage des bas de laine. Eh bien ! dès l’âge le plus tendre (huit ans), les enfants sont exploités par leurs parents, qui les enlèvent ainsi à l’école.

Ariège ; arr. de Foix. — À peine l’enfant est-il capable de marcher, qu’on lui confie la garde d’un troupeau de brebis ou de vaches ; et du matin au soir il est dans les pâturages.

Ariège ; arr. de Foix, cant. d’Ax et des Cabannes. — Le soin des troupeaux attire principalement leur attention ; c’est aux enfants qu’en est confiée la garde : les distraire de cette occupation, bien importante pour eux, c’est demander aux familles un sacrifice qu’elles ne sont pas disposées à faire. On a beau leur vanter les douceurs et les avantages du savoir, elles en sentent difficilement l’utilité. La pensée de ces hommes agrestes ne s’étend pas au-delà de leurs vertes prairies, de leurs forêts nourricières ; ils ne sont pas néanmoins grossiers et stupides, ils sont au contraire assez polis et spirituels : une intelligence vive, une activité naturelle, leur donnent une physionomie ouverte et aisée ; ils ne sont étonnés, ni des visites des étrangers, ni des questions des curieux ; ils se sont formé une éducation naturelle, et pour ainsi dire locale, qui leur tient lieu des connaissances qu’ils ne pourraient acquérir si aisément. Les habitants de la partie élevée sont ordinairement les plus civilisés, parce que leur terroir étant insuffisant, ils sont forcés de se livrer au commerce et au charroi, ce qui leur fournit l’occasion d’apprendre à parler français assez bien pour se faire comprendre.

Cantal ; arr. de Murat. — En général, les écoles sont ouvertes depuis le mois de novembre jusqu’à celui d’avril. À cette dernière époque, les parents, qui, presque tous sont peu aisés, retirent leurs enfants pour leur faire garder les vaches pendant l’été.

Gers ; arr. de Lectoure. — À Ligarde, les métayers, au lieu d’envoyer leurs enfants à l’école, les occupent à la garde des troupeaux