Page:Lorain - Tableau de l’instruction primaire en France.djvu/225

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Basses-Alpes ; arr. de Digne. — La réunion, en hiver, de deux ou de plusieurs communes, en un seul lieu, est impossible, même pour les hameaux d’une même commune. Les communes sont pauvres ou mal disposées.

Basses-Alpes ; arr. de Digne, cant. de Riez. — Sur douze communes du canton de Riez, neuf sont pourvues d’écoles : les communes d’Albiase, de Saint-Laurent, de Montpezat n’en ont presque jamais, pas même en hiver, à défaut de ressources locales. Les recteurs de paroisse donnent l’instruction primaire à un certain nombre d’enfants, et le conseil municipal de Saint-Laurent paraît être disposé à présenter le recteur du lieu pour instituteur communal.

Basses-Alpes ; arr. de Forcalquier, cant. de Digne et de Sisteron. — La privation d’écoles, que je signale, doit être attribuée, beaucoup moins à l’indifférence des parents et des autorités, qu’à un défaut absolu de ressources locales. Pour donner une idée de la pauvreté de ces communes, il me suffira de dire qu’il s’en trouve où les centimes votés ou imposés d’office pour le traitement fixe de l’instituteur, ne rendent que 10, 8, 7, 6, et même 4 fr. Des compléments de traitement de 150 fr. accordés pendant quelques années par le gouvernement, ont été insuffisants pour attirer dans ces communes des instituteurs un peu capables, et surtout pour les y retenir pendant l’année entière. Dans des communes si misérables, où le traitement éventuel de l’instituteur variera de 50 fr. à 0, il conviendrait de porter son traitement fixe à 300 fr., et de l’obliger de tenir l’école toute l’année, quelque réduit que fût le nombre des élèves.

À défaut de cette augmentation du traitement fixe, il n’y aura guère que les personnes du pays, les recteurs des paroisses qui puissent être chargés des écoles communales.

Alpes-Hautes ; arr. de Briançon, cant. d’Argentière. — L’effet moral de l’instruction est très-sensible dans ce canton, où les habitants joignent à des mœurs pures, une urbanité remarquable, et l’avantage de s’énoncer avec facilité et précision. La population comprend l’importance de l’instruction ; mais comme les ressources sont extrêmement bornées, en l’estimant sur les honoraires de l’instituteur, on est réduit à se contenter du plus misérable qui se présente.

Gard ; arr. d’Alais, cant. de Génelhac. — Les montagnes sont presque arides, les torrents fort nombreux, les communications difficiles, dangereuses ou impossibles.

Marne ; arr. de Vitry, cant. de Thieblemont. — Il est sans doute bien à souhaiter que les instituteurs ne s’occupent que de l’instruction ; et ce souhait deviendrait praticable, si chaque commune était assez forte pour fournir, par la réunion du traitement de 200 fr. et de la rétribution mensuelle, un moyen d’existence au maître d’école ; mais combien de communes sont trop faibles, comme Isle-sur-Marne, par exemple, qui, au milieu de l’hiver, n’a que dix ou quinze écoliers ?