Page:Lorain - Tableau de l’instruction primaire en France.djvu/244

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la jeunesse a moins de temps à consacrer à son instruction que dans l’intérieur de l’arrondissement. À peine les enfants sont-ils en âge d’aider leurs parents, qu’ils sont employés aux travaux de la pêche, et les communes les plus populeuses sont sur le littoral.

Calvados ; arr. de Caen, cant. de Douvres. — Sur le littoral, dès qu’un enfant peut servir en qualité de mousse, on se hâte de l’embarquer ; dans d’autres communes, qui fournissent beaucoup de tailleurs de pierre, les jeunes gens s’en vont à Paris dès l’âge de 12 à 15 ans, et ne reviennent qu’après la saison des travaux.

Calvados ; arr. de Falaise. — Dans la plupart des communes, la garde des bestiaux, la culture du colza et du sarrazin sont, pendant l’été, l’occupation la plus générale des enfants : dans quelques-unes, ce sont les filets, les caparaçons, les carnassières ; au Pont-d’Ouilly, les usines ; aux environs de Falaise, la bonneterie et les mécaniques. Pour beaucoup d’enfants, tous ces travaux durent toute la journée : à peine leur accorde-t-on une heure ou deux, tout au plus, pour aller à l’école.

Gers ; arr. de Lectoure, cant. de Fleurance. — À Fleurance, les enfants les plus indigents, ou du moins quelques-uns d’entre eux, au lieu d’aller apprendre à lire, vont gagner quelques sous dans les manufactures de plume ou de minat.

Oise ; arr. de Beauvais. — Des fabriques de zinc, établies dans ce pays, attirent trop tôt les enfants pour que leur instruction soit passable ; l’appât d’un gain vil engage les familles à retirer les enfants de l’école de très-bonne heure.

Seine-Inférieure ; arr. de Rouen, cant. de Pavilly. — Dans le canton de Pavilly les écoles ne sont pas très-fréquentées, les nombreuses filatures qui existent dans ces campagnes, attirent presque tous les enfants des familles peu aisées ; cet état de chose existera long-temps, non seulement à cause de l’ignorance des habitants, qui ne leur permet pas d’apprécier tous les avantages de l’instruction, mais encore à cause de leur misère, qui leur fait préférer 50 ou 55 centimes que gagne chaque enfant au peu qu’ils apprennent dans les écoles.

Eure ; arr. d’Évreux, cant. de Rugles. — Les nombreuses fabriques d’épingles et de clouterie qui se trouvent dans ce canton, et dans lesquelles sont occupés les enfants, dès l’âge de quatre ans, sont cause que l’instruction primaire a fait peu de progrès jusqu’à ce jour, et laissent peu d’espoir pour l’avenir.

Eure ; arr. d’Évreux. — Quant aux diverses industries, on ne peut nier que celles aux travaux desquelles les plus jeunes enfants peuvent être occupés, ne soient, pour les écoles, une cause de non-