Page:Lorain - Tableau de l’instruction primaire en France.djvu/258

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Hérault ; arr. de Saint-Pons, cant. de Saint-Chinian. — Les habitants sont généralement brutes ; l’instituteur qui prend les enfants à meilleur marché, est réputé le plus capable, et celui dont l’école est la plus nombreuse. Cette espèce de concurrence, la pire de toutes, s’établit même dans les villes les plus populeuses, et y produit les mêmes effets. Si l’on n’y prend garde, elle finira, comme en Belgique, par tuer l’enseignement. Nous connaissons un instituteur, dont la capacité n’est rien moins que suffisante, qui a poussé l’effronterie jusqu’à faire crier à la porte de l’église : « à 5 sous l’école ». On pense, il est vrai, s’opposer aux mauvais effets de cette concurrence, en établissant des instituteurs communaux dotés ; mais si la concurrence n’est pas limitée, et si, comme l’entend un grand nombre de conseils municipaux, pour 200 fr., l’instituteur communal est obligé d’admettre dans son école quinze, vingt, trente élèves gratuits, et que le taux de la rétribution mensuelle qu’il retirait auparavant soit diminué, il est à craindre que le sort de cet instituteur, qu’on veut améliorer, ne soit, par le fait, aggravé.

Puy-de-Dôme ; arr. d’Ambert. — La multiplicité des instituteurs, dans certaines communes, établit entre eux une concurrence qui a pour résultat de faire baisser la rétribution et de dégoûter les maîtres, dont quelques-uns ont la naïveté de dire : Nous en faisons pour l’argent.

Basses-Pyrénées ; arr. d’Oloron. — Les cinq communes qui composent ce canton ont chacune un instituteur communal ; mais, comme les enfants ont plus de facilité à se rendre chez les instituteurs libres, leurs écoles, à l’exception de celle de Lasseube, restent vides.

Saône-et-Loire ; arr. de Charolles, cant. de Sémur. — M. le maire de Sémur m’a recommandé de consigner dans mon rapport l’observation suivante : la loi du 28 juin dernier ne laisse point d’espoir de voir fleurir les écoles communales, parce que les écoles privées, dont la rétribution mensuelle ne sera pas fixée par le conseil municipal, offriront l’instruction au rabais, et ne présenteront pas l’inconvénient de faire recueillir le prix des mois par le percepteur. Il désirerait que ces dispositions de la loi fussent communes à toutes les écoles privées ou publiques.

Saône-et-Loire ; arr. de Louhans, cant. de Cuisery. — L’excellente école de M. Barraud, qui, d’ailleurs est ouverte depuis peu de temps, est peu fréquentée ; tandis que deux anciens instituteurs, les plus ignorants que j’aie rencontrés dans ma tournée, en donnant l’instruction au rabais, à 5 sols par mois, attirent chez eux le plus grand nombre des enfants.

Isère ; arr. de Saint-Marcellin, cant. de Rives. — Mairans : —