Page:Lorain - Tableau de l’instruction primaire en France.djvu/260

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accorde quelques secours à des instituteurs ambulants, qui, suivant l’usage, viennent s’établir dans les divers hameaux.

Gironde ; arr. de Blaye. — Une mesure, qui me paraît indispensable, est de créer, pour chaque département, un inspecteur des écoles primaires. J’ai vu, dans chaque commune, le maire, le curé, et, autant qu’il m’a été possible, quelques habitants notables. J’ai acquis la conviction, que rarement le curé ou le maire se détermineraient à signaler, par écrit, les défauts de l’instituteur, son manque de zèle, son inaptitude, et cela, parce que l’instituteur est le plus souvent un homme de la commune, quelquefois même un membre du conseil municipal ; le curé ne veut pas s’attirer la haine de son paroissien, ni le maire, celle de son concitoyen, de son administré (c’est de cette manière qu’un grand nombre m’a parlé), mais les renseignements qu’ils ne veulent pas donner par écrit, ils ne les refusent pas verbalement à l’inspecteur.

Indre-et-Loire. — Avec une bonne école normale établie dans chaque département, j’aurais souhaité que chaque chef-lieu de canton levât une école-modèle mieux rétribuée, mieux pourvue et plus complète dans son enseignement que les écoles du voisinage. C’est là que les instituteurs des communes rurales du canton seraient venus prendre exemple, pour les méthodes et la direction de leurs classes. C’est là qu’on aurait institué des conférences régulières, présidées par un membre du comité d’arrondissement, dont ressortirait ce canton, quelquefois visitées par un inspecteur du département ou de l’académie, voire même par le recteur ; l’assiduité des instituteurs du canton à s’y réunir pour y traiter des questions d’enseignement primaire, leurs progrès dans ces conférences seraient entrés pour quelque chose dans l’évaluation des titres par lesquels ils se recommanderaient à des encouragements et des secours de la part de l’Université, peut-être même à de l’avancement dans la hiérarchie de l’État. C’est là, enfin, qu’aurait été placée la bibliothèque des instituteurs du canton, pourvue, à peu de frais, des livres et des journaux d’instruction les plus utiles à celle des maîtres, et qui passeraient successivement entre leurs mains dans un ordre convenu.

Loire ; arr. de Saint-Étienne, cant. de Saint-Chamond. — Les parents n’envoient leurs enfants aux écoles que quatre mois de l’année. Le seul moyen de les obliger à un sacrifice, sous ce rapport, serait peut-être, s’il était prudent, de déclarer soldat de droit, tout conscrit qui ne saurait pas lire et écrire ; et encore n’atteindrait-on point, par ce moyen, les enfants orphelins ou pauvres qui gardent les bestiaux, dont les maîtres seraient moins sensibles à une semblable considération qu’à leur intérêt.

Marne ; arr. de Sainte-Menehould, cant. de Dommartin-sur-Yère et de Sainte-Menehould. — Mais il est une autre amélioration que je me permettrai d’indiquer, et par laquelle doit commencer toute réforme dans la matière dont il s’agit. Ce serait d’interdire l’entrée de