Page:Lorain - Tableau de l’instruction primaire en France.djvu/276

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en auraient le droit, puisqu’ils paieraient, enverraient certainement leurs enfants à l’école, même pendant la belle saison, lorsque le temps ne permettrait pas de se livrer aux travaux agricoles. J’ajouterai que les maires, les curés, les conseillers municipaux et les instituteurs désirent vivement, dans l’intérêt de l’instruction, qu’on substitue la rétribution annuelle à la rétribution mensuelle. Ils m’ont tous également promis de réunir leurs efforts, et d’user de tous leurs moyens d’influence pour déterminer les parents à envoyer, au moins une ou deux fois par semaine, leurs enfants, même dans les plus beaux jours.

Haute-Marne ; arr. de Chaumont, cant. de Doulevant. — Les instituteurs se plaignent de la difficulté qu’ils éprouvent à faire rentrer la rétribution mensuelle. La loi y a pourvu pour l’avenir. Mais si cette rétribution, au lieu d’être mensuelle, était exigible pour toute l’année scolaire, les instituteurs s’en trouveraient mieux, les leçons seraient d’une plus longue durée, les progrès plus solides et moins fugitifs.

Meurthe ; arr. de Château-Salins, cant. de Delme. — Il serait à désirer que l’on autorisât les communes à fixer la rétribution pour toute l’année : de cette manière, beaucoup d’habitants qui n’auraient envoyé leurs enfants à l’école qu’un mois ou deux, sachant qu’ils doivent payer pour toute l’année, les y enverront le plus long-temps qu’ils pourront.

Meurthe ; arr. de Lunéville, cant. de Baccarat et de Gerbéviller. — L’avarice ou la pauvreté de beaucoup de pères de famille est un des plus grands obstacles à l’instruction de leurs enfants ; souvent ils se refusent à l’achat des livres demandés par le maître, ou diffèrent de faire apprendre à écrire à leurs enfants, parce que les écrivains paient de plus que les autres 25 ou 50 centimes par an ; c’est un fait qu’on rencontre à chaque pas. Par la même raison, il serait à désirer que les écolages se payassent pour tout l’hiver ou toute l’année ; on laisserait peut-être les enfants fréquenter l’école plus long-temps.

Meurthe ; arr. de Nancy, cant. de Saint-Nicolas. — On diminuerait certainement cet obstacle (l’avarice et l’économie mal entendue des parents) en fixant la rétribution non plus par mois, mais pour l’année entière ; car alors les parents n’ayant rien de plus à payer pour l’été, ils enverraient leurs enfants à l’école au moins pendant le mauvais temps de cette saison.

Hautes-Pyrénées ; arr. d’Argelles, cant. d’Aucun. — Il y a un moyen tout simple et bien innocent de retenir les élèves dans les écoles primaires pendant une plus grande partie de la belle saison, c’est de proposer, pour l’année entière, des abonnements dont le prix n’excédât pas le montant de ce qu’il en coûtera pour la moitié de l’exercice, en payant la rétribution mois par mois. Les maires et les instituteurs des communes que j’ai visitées jusqu’ici ont goûté cette idée et m’ont paru disposés à la mettre en pratique.