Page:Lorain - Tableau de l’instruction primaire en France.djvu/288

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progrès des élèves sont nuls ou très-lents. Cinq instituteurs sur quinze sont dépourvus de brevets et d’autorisation, et parmi eux quelques-uns pourraient à peine obtenir le brevet du troisième degré.

Landes ; arr. de Mont-de-Marsan, cant. de Roquefort, de Gabarret, de Villeneuve. — On doit le dire, les instituteurs sont, en général, très-ignorants, incapables de répondre aux vues bienfaisantes du gouvernement. Écrire très-mal, lire sans comprendre la valeur des mots, voilà tout ce qu’ils savent.

Landes ; arr. de Mont-de-Marsan. — La plupart des instituteurs appartiennent à des familles pauvres : obligés par leur naissance de vivre en domesticité, ou de travailler la terre, ils ont cru qu’en se livrant à l’instruction primaire ils trouveraient un moyen assuré de favoriser leur penchant à la paresse. Avec ces dispositions, ils se sont présentés ne sachant ni lire ni écrire, n’ayant aucune connaissance de la valeur des mots ; étrangers aux premiers principes de la grammaire française, ils estropient leur langue, et on a du chagrin quand, à la préfecture, on voit les délibérations des conseils municipaux rédigés par MM. les instituteurs.

Haute-Loire ; arr. de Le Puy, cant. de Craponne et de Vorcy. — La lecture, une écriture souvent mauvaise, quelquefois les quatre règles ; c’est là tout le savoir des instituteurs. Élevés eux-mêmes dans leur village ou dans la commune voisine, ils n’ont d’autre science que celle qu’ils reçurent du maître d’école. Point de notions de géographie, aucune connaissance en histoire, nulle idée de l’administration ; ils ignorent tout.

Loire-Inférieure ; arr. d’Ancenis. — L’enseignement, en général, est dans un état déplorable. Je n’ai pas trouvé un enfant capable d’écrire passablement une dictée. Du reste, trois instituteurs au plus sur vingt-deux sont capables d’enseigner les premiers éléments de la grammaire. Nulle part de géographie ni d’histoire ; en général, très-mauvaise écriture, lecture enseignée sans méthode, et point de manuscrit à lire. Calcul négligé, pas un enfant n’est capable de faire une division ; quatre maîtres au plus pourraient l’enseigner. L’occupation principale des instituteurs est de faire apprendre le catéchisme aux enfants ; dès que ceux-ci ont fait leur première communion, ils se retirent de l’école.

Loir-et-Cher ; arr. de Blois, cant. d’Herbault. — Les instituteurs sont tout-à-fait incapables.

Manche ; arr. de Saint-Lô, cant. de Marigny. — Si l’on excepte les communes de Marigny, St.-Gilles et Hébécrévon, l’état de l’enseignement est très-faible dans le canton de Marigny. Les élèves ne paient que deux ou trois sous par semaine pour leur instruction ; aussi les instituteurs sont-ils pauvres et au-dessous de leurs fonctions.

Mayenne ; arr. de Château-Gonthier. — Il est vrai que plusieurs