Page:Lorain - Tableau de l’instruction primaire en France.djvu/359

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ment mutuel y est chose abominable, et la population n’en voudrait pas davantage dans des mains plus pures et plus habiles.

Calvados ; arr. de Caen, cant. de Douvres. — Les gens de la campagne, et même le peuple des villes, ont de grandes préventions contre l’enseignement mutuel ; ils s’accordent à dire que, quand ils paient un maître d’école, c’est pour qu’il fasse sa besogne lui-même et non pas pour qu’il la fasse faire par ses élèves.

Moselle ; arr. de Metz, cant. de Vigy. — Il existe très-peu d’écoles d’enseignement mutuel dans les campagnes. Partout où il a pu être recommandé d’en organiser, il a fallu céder à cette raison : que les parents ne veulent pas, les uns, que leurs enfants soient instruits par d’autres enfants, tandis qu’ils paient le maître pour cela ; les autres, que leurs enfants soient employés à enseigner, quand on les envoie pour s’instruire eux-mêmes. S’ils instruisent, ils sont assez savants ; alors on les retirera, parce qu’on en a besoin à la maison, s’ils n’ont plus rien à gagner à l’école.

Cependant, dans quelques endroits, les locaux seront disposés pour cet enseignement. On fera face aux empêchements s’il s’en présente.

Oise ; arr. de Senlis, cant. de ........ — J’ai vu plusieurs communes dans lesquelles les parents se refusent à la méthode mutuelle, parce que, disent-ils, ils n’envoient pas leurs enfants à l’école pour qu’ils soient instruits par d’autres enfants, et que le maître ne doit pas se croire trop bon pour eux. Mais ici les habitants vont plus loin : ils veulent que le maître fasse travailler tous les élèves les uns après les autres, et en particulier.

Loir-et-Cher ; arr. de Blois, cant. de Marchenoir. — Les curés n’ont pas, en général, dans ces communes, l’influence que leurs confrères ont dans les autres cantons, et cela fort heureusement ; car ils sont peu portés pour l’instruction primaire, surtout si l’instituteur suit la méthode mutuelle ou simultanée.

Vienne ; arr. de Montmorillon, cant. de l’Ile-Jourdain-Lussac. — Dans les chefs-lieux de canton, qui sont des villes, je ne saurais assurer qu’il n’y a pas d’intrigues de la part du presbytère contre la méthode mutuelle ; on pourrait le croire en voyant le peu de succès jusqu’ici de nos établissements ; cependant, il est vrai de dire que rien de formel ne m’a été rapporté par les autorités que j’ai interrogées avec instance sur ce sujet délicat. La défiance paraissait venir des parents et porter sur le mode lui-même, auquel on préfère l’ancien, comme plus sûr et plus connu.