Page:Lorain - Tableau de l’instruction primaire en France.djvu/385

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population, et leurs sept mois de vacances, leur rendent tous les vices de leur prononciation.

Vaucluse ; arr. d’Orange, cant. de Beaumer, de Malamene et de Vaison. — Il est encore des pères de famille qui, se défiant des lumières de l’instituteur, donnent, au sortir de l’école, des leçons à leurs fils ; s’il s’agit de lecture, par exemple, ils les font prononcer autrement que le maître. Ainsi, tandis que l’instituteur édifie, le père mine.

Aube ; arr. d’Arcis-sur-Aube, cant. de Méry-sur-Seine. — Dans les deux cantons que j’ai parcourus, les enfants prononcent mal, très-mal, une foule d’expressions. J’ai prié les instituteurs de vouloir bien dresser un tableau synoptique de toutes les locutions vicieuses qu’ils remarquent dans leurs villages respectifs ; on dresserait ensuite un tableau général de toutes les locutions barbares de la contrée, on l’imprimerait pour l’afficher dans chaque école. Tous les jours, en finissant la classe, ou même en la commençant, l’instituteur fixerait l’attention des élèves sur la mauvaise, sur la bonne prononciation.

Cher ; arr. de Bourges. — Lecture et prononciation. C’est la partie honteuse dans toute l’Académie. S’il n’existe pas de patois proprement dit, l’élocution n’en est pas moins défectueuse. Ce mauvais exemple, que les enfants trouvent dans leurs familles, on le combattrait dans les écoles, avec quelque chance de succès, en y répandant un petit recueil de fautes familières au pays.

Côte-d’Or ; arr. de Beaune. — Par cette méthode, tel qui lit couramment un volume tout entier, n’est pas en état de déchiffrer deux lignes d’un autre volume. On ne voit que dans un petit nombre d’écoles des manuscrits et des cahiers lithographiés.

Meurthe ; arr. de Lunéville. — Les enfants, quand ils sortent des écoles, savent tous lire plus ou moins les imprimés, et ne peuvent déchiffrer qu’avec peine, les manuscrits. Ne devrait-on pas leur mettre entre les mains des manuscrits lithographiés, dans lesquels les difficultés de la lecture seraient graduées, de sorte que les élèves, après avoir parcouru le manuscrit, fussent en état de lire une pièce d’écriture quelconque. Après ces exercices, ils ne seraient pas exposés plus tard à signer en aveugles une lettre, un contrat, un billet, etc., ou forcés d’initier un étranger dans leurs secrets de famille, en se faisant lire les lettres qu’ils reçoivent.

Meurthe ; arr. de Lunéville. — La lecture dans les manuscrits est une partie presque entièrement négligée dans toutes les écoles.