Page:Lorain - Tableau de l’instruction primaire en France.djvu/394

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de la grammaire française est singulièrement négligée dans le canton d’Arinthod. Je citerai la commune de Chisseria où depuis quinze ans on n’a pas encore ouvert dans l’école une grammaire ; les parents s’y opposent ; ils n’en veulent pas faire la dépense, et il serait urgent d’envoyer une douzaine de grammaires dans cette commune.

Drôme ; arr. de Nyons. — Le chef du pensionnat de N.... a défendu aux instituteurs d’enseigner la grammaire, de sorte que, dans la plupart des communes, les enfants ont été dans l’impossibilité de me dire quelle différence il y avait entre un nom et un verbe.

Aube ; arr. de Troyes. — Dans une quinzaine de communes, les maîtres m’ont dit que les parents s’opposent non seulement à l’enseignement, mais même à la lecture de la grammaire.

Doubs ; arr. de Besançon, cant. de Besançon et Banlieue. — Beaucoup de parents ne veulent point qu’on enseigne à leurs enfants autre chose qu’un peu d’écriture, de calcul sans théorie et de lecture des papiers (manuscrits). La géographie et la grammaire sont proscrites dans beaucoup de communes.

Oise ; arr. de Beauvais. — Dans certaines localités que j’ai signalées chacune en son lieu, les parents ne veulent pas que leurs enfants apprennent la grammaire française, parce que, disent-ils, elle leur casse la tête. Quelle indifférence !

Somme ; arr. d’Abbeville, cant. d’Hallencourt. — Il existe dans plusieurs communes de ce canton une indifférence complète pour l’instruction. Il y en a même où les parents ne prétendent pas que leurs enfants calculent, sous prétexte que cela leur casse la tête.

Somma ; arr. d’Amiens, cant. de Bougainville. — Les habitants sont si grossiers qu’ils défendent à l’instituteur de faire voir la grammaire aux enfants ; et cependant ils se plaignent du peu de capacité des enfants.

Var ; arr. de Grasse, cant. d’Antibes. — Aux reproches que j’ai faits, tous les instituteurs m’ont répondu, que les parents ne voulaient point acheter de grammaire à leurs enfants, qu’ils disaient que la lecture et l’écriture suffisaient, qu’eux et leurs pères avaient bien appris à lire sans grammaire. Il n’est point de pays plus arriéré.

Ardennes ; arr. de Vouziers, cant. de Grand-Pré. — Dans la