Page:Lorain - Tableau de l’instruction primaire en France.djvu/404

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Aisne ; arr. de Laon, cant. de Channy. — Les Instructions de la jeunesse par Gobinet, la Civilité puérile et honnête, la Grammaire de Lhomond, celle de Noël et Chapsal, la Géographie par Baguette, le Demi-Psautier, le Catéchisme du diocèse, l’Ancien et le Nouveau Testament, voilà les livres en usage dans ce canton. Pour les manuscrits, les enfants lisent dans de vieux papiers. Les petits cahiers lithographiés qu’il serait si nécessaire de donner aux enfants, y sont totalement inconnus.

Calvados ; arr. de Falaise. — Les livres les plus en usage sont de mauvais Syllabaires imprimés à Falaise, l’Instruction de la jeunesse et la Civilité. L’Instruction de la jeunesse a tellement vieilli pour le style, il s’y trouve tant de fautes de français, qu’il faut la proscrire ou la rajeunir. La Civilité, dite puérile et honnête, est le livre le plus ridicule que l’on puisse mettre entre les mains des petits enfants. Le caractère particulier de l’impression ne ressemble à aucun autre, et n’offre par conséquent que des difficultés sans profit : et puis, qu’est-ce que donner aujourd’hui des préceptes sur la manière de nourrir les cheveux avec de la poudre ou de la pommade, sur la couleur que doit avoir une perruque, etc. ? Civilité chrétienne de J.-B. de la Salle, chap. iii.

Maine-et-Loire ; arr. de Segré. — Parmi les livres les plus en usage dans les écoles, se trouve l’Instruction des jeunes gens, qui renferme des histoires dites édifiantes, dans lesquelles les principes de la décence sont assez peu ménagés. La prohibition de ces sortes de livres serait certainement salutaire, mais pourrait faire crier à l’irréligion.

Moselle ; arr. de Metz, cant. de Boulay. — L’Instruction des jeunes gens comprend des détails trop minutieux, des dissertations trop longues sur les devoirs du parfait chrétien ; souvent même les matières des explications, et les explications elles-mêmes, sont faites pour donner aux enfants des idées qu’ils doivent plutôt ignorer que de savoir comment ils ont à se conduire dans les circonstances dont il y est question. Le Manuel de dévotion, enfin, qui devrait se borner aux prières les plus simples de la religion, en contient trop pour la quantité, beaucoup trop surtout pour la qualité, s’il est permis de le dire. Ce sont souvent les niaiseries les plus ridicules qui aient pu sortir d’une cervelle humaine. Ce livre est terminé par une Vie de sainte Marguerite, où sont résumées les croyances les plus superstitieuses dont on ait pu broder les vies de tous les autres martyrs. Le gouvernement est venu au-devant de cette réflexion, en répandant dans les écoles les Connaissances premières, la Science du bonhomme Richard, Maître Pierre, etc. ; ces livres, outre qu’ils sont excellents, ne sont pas chers ; cependant, on ne trouve dans les classes que ceux qui sont envoyés par le gouvernement, et encore ne les lit-on que rarement.

Somme ; arr. de Doullens, cant. de Domart. — On ne voit, dans