Page:Lorain - Tableau de l’instruction primaire en France.djvu/418

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cipée de presque tous, pour tout ce qui doit venir de l’école normale, ne se sont point présentés à moi comme l’obstacle le plus puissant que doit rencontrer la diffusion générale de l’instruction primaire. Il en est d’autres plus multiples, et d’une nature plus tenace encore.

Moselle ; arr. de Thionville, cant. de Bouzonville. — Causes influant sur le peu de zèle des parents. — L’influence des prêtres qui leur persuadent que l’instruction a pour but le renversement de la Religion ; la nécessité d’employer leurs enfants à garder leurs frères ou leurs sœurs plus jeunes qu’eux, à préparer la nourriture, à la porter aux champs, à y travailler eux-mêmes.

Puy-de-Dôme ; arr. de Riom, cant. de Pontgibaud. — Le clergé, dont l’influence est grande, surtout sur les montagnes, est en général contraire à la propagation de l’instruction primaire.

Sarthe ; arr. au Mans, cant. d’Écommoy, comm. de St.-Ouen-en-Belin. — Qu’on ajoute à ces difficultés l’influence d’un curé âgé de 77 ans, qui ne peut pas concevoir qu’un petit garçon sache lire et écrire sans devenir un esprit fort. Je me hâte de dire que c’est le seul ecclésiastique que j’aie trouvé dans mon inspection ayant des idées aussi rétrogrades.

Maine-et-Loire ; arr. de Bauge, cant. et comm. de Seiches. — L’insouciance de l’autorité locale qui n’a jamais encouragé l’instituteur, l’opposition constante du curé qui prétendait qu’il valait mieux envoyer les enfants mendier que de les mettre à l’école, le peu d’énergie, la nonchalance même de l’instituteur, ont nui dans cette commune au développement de l’instruction primaire.

Cantal ; arr. de Mauriac, cant. de Marcenat. — Le curé du lieu, qui est le père de ses paroissiens, est, pendant l’hiver, l’instituteur gratuit du petit nombre d’enfants qui n’émigrent pas.

Corrèze, ; cant. de Somac et de Eyguraude. — Ici le parti théocratique domine, et les prêtres se sont emparés de l’enseignement ; il n’y a pas de desservant qui ne tienne école.

Oise ; arr. de Senlis, comm. de Bello. — Le curé, qui est très-aimé dans le pays, se donne beaucoup de mal pour l’instruction ; avant l’arrivée du nouveau maître, il a fait l’école six heures par jour pendant trois mois.

Jura ; arr. de Poligny. — En vain MM. les pasteurs s’élèvent-ils contre cet état de choses, en vain refusent-ils d’admettre à la première communion ceux qui n’ont pas fréquenté l’école ; il en est qui, à vingt ans n’y ont pas mis les pieds. Des curés ont offert, non seulement de se charger de la rétribution mensuelle, mais de la nourriture de ceux qui