Page:Lorain - Tableau de l’instruction primaire en France.djvu/419

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fréquenteraient l’école ; l’habitude a été plus forte. J’ai pressé MM. les maires de redoubler de zèle pour vaincre cette déplorable obstination, celui de MM. les curés n’ayant pas besoin d’être stimulé.

Seine-Inférieure ; arr. de Neufchâtel. — L’inspecteur profite de cette occasion pour signaler la conduite généreuse de M. le curé de la Chapelle-St.-Ouen, sans lequel les enfants de trois paroisses se verraient privés de tout moyen d’instruction. Voyant que la commune n’avait pas de maison d’école, et que ses ressources ne lui permettaient pas d’en faire construire une, il a cédé à l’instituteur la moitié de son presbytère, et, depuis neuf ans, il lui abandonne la partie la plus commode et la plus agréable, tant pour la classe, que pour son logement et celui de sa famille, dont le vénérable ecclésiastique est devenu le père d’adoption.

Voyez page 144, Loire-Inférieure.

Lozère ; arr. de Marvejols. — Plusieurs prêtres m’ont déclaré que ma présence et les explications que je leur donnais les rassuraient ; qu’autrement, ils auraient, peut-être, usé de toute leur influence pour s’opposer à l’admission d’un instituteur qui prétendrait suivre les nouvelles méthodes, et qu’ils préféraient leurs institutrices à tous les instituteurs du monde.

Maine-et-Loire ; arr. de Beaupréau, cant. de Cholet et de Monfaucon. — ...... Il est vrai que les bonnes gens des campagnes ne sont pas tout-à-fait à blâmer. Les personnes qui les dirigent dans les voies de la terre et du ciel, loin de les éclairer, exploitent leur ignorance ; leur répètent sans cesse qu’il est dangereux d’être instruit, et qu’il faut surtout se défier des faux docteurs et de toute innovation.

Deux-Sèvres ; arr. et cant, de Niort. — ...... Dans les communes voisines de Niort, MM. les curés ont semblé tout-à-fait étrangers à l’instruction primaire. Après un mûr examen, l’inspecteur a moins accusé leur zèle que l’éloignement qui leur est manifesté par des instituteurs qui ont pensé s’affranchir d’un joug, en repoussant l’influence salutaire des idées religieuses sur l’éducation, ou la défiance des autorités locales, défiance, sinon toujours injuste, au moins toujours exagérée lorsqu’elle est témoignée par des hommes peu éclairés.

Ain ; arr. de Belley, cant. de l’Huis et de Visieux-le-Grand. —