Page:Lorain - Tableau de l’instruction primaire en France.djvu/48

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bles, mais qui ne sont qu’une faible portion de la commune (120). Souvent encore ce chef-lieu est loin d’être dans une position centrale : il a fallu le prendre tel que l’avait indiqué la nature des lieux. Là où il y avait une apparence de bourg, un clocher, quelques maisons principales, force a été d’y établir le chef-lieu. Mais la difficulté, pour cela, n’a pas été résolue. Il reste toujours à savoir si des enfants qui auront une lieue, souvent davantage (121), à faire chaque matin et chaque soir, par les plus mauvais chemins, fussent-ils montés sur des échasses pour traverser les landes, les lacs qui remplacent, l’hiver, l’aride plaine de l’été (122), seront assez abandonnés de leurs familles pour qu’on les envoie à l’école communale. Alors il faudra se contenter d’y recevoir, au plus, le tiers de ceux qui pouvaient la fréquenter (123) ; et que répondre aux conseils municipaux lorsqu’ils disent ? « Pourquoi nous forcer à nous adjoindre à telle commune dont les chemins et la nature des lieux ne nous permettent pas l’abord ? Pourquoi nous forcer à payer pour les enfants d’autrui ? Qui donc paiera pour les nôtres (124) ? »


5o Des patois.


La question des patois peut être considérée de deux manières.

Faut-il, pour la satisfaction des antiquaires, pour la commodité des linguistes, pour varier les plaisirs de quelque voyageur blasé, entretenir et favoriser dans nos provinces toutes les diversités d’idiôme qui s’y rencontrent, les honorer comme des ruines qu’on ne peut toucher sans sacrilége ? Alors ceux qui encouragent aujourd’hui les traductions de nos bons livres en bas-breton ou en platdeutsch ont raison ; il faut, dans les écoles normales primaires, créer des chaires de Gascon et de Champenois, et, l’on n’aura pas grand’peine à atteindre