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L'Air et la Vitesse


termine à pic devant un large terrain plan et soigneusement ameubli ? C’est la station de départ et d’arrivée des nouvelles lignes aériennes Alger-Fez et Alger-Tombouctou. Chaque jour, chaque matin, on voit de longs tubes métalliques glisser rapidement sur cette rampe et prendre leur essor vers le Sud. L’usine électrique (ou pneumatique) leur a donné l’élan, et les voilà partis, sûrs de leurs propulseurs, sûrs de leur route, d’ailleurs soigneusement jalonnée. Ils ne cherchent pas la grande hauteur, certains qu’ils sont, dans le cas bien improbable de la panne mécanique, de pouvoir atterrir en toute sécurité. Et ils vont porter au loin la correspondance, les journaux, les menus colis postaux, tous objets qui méritent, par leur caractère d’urgence, de parvenir très rapidement au destinataire. Et ce service accéléré développe, dans des proportions énormes, l’activité économique, la richesse des régions éloignées et, jusque-là, déshéritées qu’il dessert.

D’autres avions arrivent. Ce ne sont d’abord que des points à l’horizon ; mais ils grandissent très rapidement et les voilà, l’instant d’après, s’infléchissant vers le sol et atterrissant. En quelques instants, le déchargement est opéré et les appareils spéciaux de relevage et de manutention viennent les prendre et les conduire au garage d’où, après visite, ils pourront reprendre le chemin du poste de lancement.

Voilà, dans sa forme sinon vraie, tout au moins vraisemblable, la vision succincte d’une exploitation de ligne de transports aériens en 19***.