Page:Lorrain, Jean - Sonyeuse, 1891.djvu/32

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

elles aussi, avaient abandonné un voisinage importun et étaient montées vers le chœur, mais du côté juste opposé au nôtre : la grande travée nous séparait désormais.

Lady Mordaunt et ma mère se rencontrèrent encore ce dimanche-là auprès du bénitier, mais il n’y eut ce jour-là ni eau bénite offerte, ni inclinaison de tête.

La seconde fois c’était au cours d’une de ces longues promenades aux environs de S…, où mon père, un enthousiaste de la Nature élevé à l’école de Jean-Jacques, avait coutume de nous emmener, ma mère et moi, tous les dimanches de six mois de l’année, depuis le dimanche de Pâques en avril jusqu’à la Toussaint dans l’arrière-saison.

Parmi les admirables paysages de cette région de l’Ouest, toute de bois et de prairies avec les vallonnements des falaises voisines, ma famille avait adopté quelques sites et parmi ces sites favoris une étroite valleuse, profondément encaissée dans un pli de colline, tout en hautes futaies mêlées de bois taillis, une espèce de forêt séculaire envahie et de ronces et de lianes, un coin de nature fée, éclose