Page:Lorrain, Jean - Sonyeuse, 1891.djvu/51

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déjà remarqué sa voix brève dans les ordres donnés et parfois dans les regards jetés du côté de mon lit une tendresse effarée et peureuse, que je ne leur connaissais pas ; au pas du médecin, ce jour-la, elle se levait toute droite et allait elle-même ouvrir. J’avoue que je me crus plus malade, et que l’idée que j’étais en danger fut la première qui me vint à l’esprit ; je m’en dressais sur mon séant, la gorge subitement étranglée d’émotion.

— Eh bien, l’a-t-on retrouvée ?

Tels étaient les premiers mots de ma mère au médecin, et à un regard interrogateur du Lambrunet du côté de mon lit : « Il va bien, il dort, » répondait-elle, et s’emparant de la main du docteur, elle le forçait à s’asseoir a ses côtés, et avec une passion dont je la croyais incapable : « Les avez-vous vus aujourd’hui ? Sait-on quelque chose de cette malheureuse enfant ? »

Et Lambrunet avec un accablement navré de tout son vieux visage et de ses mains tremblantes !

— Oui, je les ai vus ? je sors de chez eux. L’en-